David Aire : "Parler, apprendre, enseigner le plus possible l’une de nos raisons d’être : l’euskara ! "

Publié le par urtxintxa

david.jpgDavid Aire, vous connaissez sa voix, surtout si vous écoutiez l'émission
Euskaldunen Mundua. Puisque c'est dans son émission "Asteburuan Euskaraz" que la chronique d'Euskaldunen Mundua intervenait.

Nom : Aire David
Lieu de naissance:  né à Bayonne mais a grandit à Urepel.

 

Âge: 35 ans

 

Quel est votre métier ?

Je suis Animateur Radio  et reporter à France Bleu Pays Basque. Je présente une émission entre 12h00 et 12h30 7 jours sur 7.

 

Un passe-temps ?

Les ballades ... dès que j’ai du temps je sillonne les routes du Pays Basque et d’ailleurs. J’ai une grande passion pour la Navarre, ma terre « natale ».  Le petit plus, de temps en temps, c’est de partir loin : en 2007 au printemps je suis allé en Amérique du  Nord, au Québec et à New York, en aout en Catalogne et en octobre en Italie.


Depuis quand animes-tu cette émission ?

Cela fait 10 ans que je fais ce métier… après une année à Radio Lapurdi à Ustaritz (où j’ai beaucoup appris), j’ai eu la chance d’intégrer la grande équipe de France Bleu Pays Basque à Bayonne.

 

 

Au vu de la situation de l’euskara en Iparralde, est-ce difficile de trouver des sujets quotidiens en Euskara ?

De moins en moins difficile. Si on se donne la peine de chercher,  on s’aperçoit très vite que nous avons autour de nous énormément d’euskaradun, des gens issues du Pays Basque intérieur qui possèdent la langue mais qui ne la pratiquent plus. C’est une génération venue de l’intérieur vers la cote après les dernières vagues d’émigration vers les Etats-Unis ou encore vers la région parisienne. Ces personnes pensaient qu’il faillait, pour se fondre dans la masse, complètement « zapper » la langue basque trop associée alors à la vie rurale !  Mais une minorité  heureusement a résisté ! Aujourd’hui les euskalduns sont partout et grâce à ça on peut parler de tout en Euskara. Il arrive de temps en temps mais c’est rare d’être en panne de sujet... alors on va chercher les bascophones en Hegolade 


 

As-tu de la famille dans la diaspora ?

Oui deux sœurs Jeanne et Marie, de mon grand père paternel  Ferranddo Aire (Xalbador), vivent l

 

’une à Los Angeles et l’autre à Santa Barbara en Californie aux Etats-Unis ! L’un de leur frère  avait également émigré en Amérique  mais s’était vite retrouvé sans argent ! Il avait alors écrit une lettre à ses parents pour leur demander de l’argent. Mais  ici la vie était  tellement difficile  que ses parents n’avaient pas pu lui payer son billet retour ! Mais c’était surtout l’honneur de la famille qui était en jeu ! Malheureusement quelques semaines plus tard mes arrières grands parents apprenaient que leur fils Joseph Aire s’était pendu ! Il avait 27 ans. Ce sujet est longtemps resté tabou dans notre famille !

Ma Grand Mère paternel Léonie Etxebarren Aire avait un frère en Argentine : Antton. Il avait quitté Urepel à l’âge de 16 ans, c’est jeune non ?  Il n’est plus jamais revenu et il n’a plus jamais revu ni ses parents ni ses frères et sœurs, je trouve ça terrible ! C’est en préparant un voyage en Argentine en 1996 que j’ai découvert qu’il

 

était mort depuis 3 ans déjà. Sa fille Myrtha vit toujours en Argentine à General Villegas, je n’avais malheureusement pas pu la rencontrer lors de ce voyage en 1996.


  

As-tu déjà eu l’occasion de les y rencontrer ?  

Alors justement Myrtha la fille de mon grand oncle Antton nous l’avons rencontrée lors de son séjour ici en 1998. C’était un moment très émouvant pour nous tous et pour eux encore plus, ils n’arrêtaient pas de pleurer ! Le mari de Myrtha est également originaire du pays basque, de Senpere je crois. Ce sont des gens simples et humbles, très attachants ! Je vais très prochainement j’espère pouvoir leurs rendre visite là bas en Argentine.

Et pour le reste nous sommes toujours restés  en contact avec la famille des Etats-Unis. Mes grandes tantes venaient régulièrement nous rendre visite mais aujourd’hui elles sont trop âgées pour faire le voyage. C’est pour cela que j’ai décidé d’aller là bas, en Californie en Octobre prochain.


  

Sans compter la famille, si je te dis Diaspora basque, quelle image en as-tu ?

J’ai 2 images de la diaspora, l’une est idyllique (le rêve américain), ça c’est parce que j’en entends parler depuis que je suis tout petit, ça me fait carrément rêver même si aujourd’hui je suis (politiquement) à l’oppos

 

é de ce que cela représente ! Mais dans mon enfance je me souviens bien de ces américains qui venaient en été avec la panoplie du parfait cowboy et surtout les poches remplies de Dollars ! Notre voisin, Louis Jakaluz  nous donnait à ma sœur et à moi des billets de 1 dollars  à chaque fois qu’il revenait ! L’autre image est beaucoup plus concrète, actuelle et je pense que cette  « huitième province » se rapproche de plus en plus et dans tous les sens du terme de nous ! Grâce à internet mais aussi  parce qu’il est plus facile aujourd’hui de se déplacer ! J’ai découvert tout ce que faisaient les basques dans le monde à travers à une chronique que je réalisais à France Bleu Pays Basque en 2005 et 2006 ! Après ça,  ma vision de la diaspora à complètement changée, et j’étais loin d’imaginer que les basques du monde  étaient aussi actifs ! Je salue d’ailleurs toutes ses personnes que j’ai interviewées par téléphone. Un coucou spécial (si je peux)  à Estebe Ormazabal qui vit au Brésil et à mon grand ami québécois Michel Usereau qui a appris l’euskara seul dans un café près du marché Jean –Talon à Montréal pendant toute une année et puis dans les euskaltegi de chez nous  plus tard ! Bravo Michel !

 

 

Qu’est ce que vous appréciez le plus dans EuskoSare ?

J’aime beaucoup les témoignages des euskaldun de la diaspora ! Mais ce que j’aime le plus c’est cette idée de réseau !


  

Quels nouveaux outils te paraîtraient-ils utile d'inclure sur EuskoSare pour améliorer encore plus ses services ?

Je connais le site internet depuis plusieurs années ! Il me semble complet !! …  peut être un système de  « recherche de nom » plus élaboré ? !


  

Que souhaiterais-tu pouvoir faire vis à vis de la communauté basque globale ?

Recueillir des témoignages de basques à travers le monde ! Chaque histoire est unique ! Il faut absolument, pour la mémoire, recueillir le maximum de témoignages !


 

Selon ton avis, comment situes-tu la situation de l’euskara en Iparralde, comparé à Hegoalde ?

Aïe ! La question qui tue ! La situation de l’euskara n’est pas brillante en iparralde et en Hegolade rien n’est gagné ! J’ai entendu parler de ce nouveau phénomène qui concerne  les jeunes générations d’iparralde et d’hegoalde : ils apprennent en euskara mais n’utilisent pas la langue dans la vie quotidienne ! Autrement dit, pour eux, la langue basque n’est pas un moyen de communication mais seulement un outil qui sert à apprendre à l’école ! Alors il faut redoubler d’efforts pour trouver d’autres solutions pour que ses jeunes  pratiquent spontanément l’euskara dans la vie quotidienne !


  

Un objectif à atteindre en 2010 par tous les basques du monde ?

Parler, apprendre, enseigner le plus possible l’une de nos raisons d’être : l’euskara !

Publié dans euskal herria

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